Décision du gouvernement espagnol de rapatrier les migrants, en accord avec l’État sénégalais :

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Le ministre de l’Intérieur espagnol prépare l’organisation de plusieurs vols de rapatriement de migrants sénégalais depuis l’archipel des Canaries vers Dakar. Le premier avion devrait décoller avant la fin octobre avec plus d’une centaine de personnes à bord.

Le ministère espagnol de l’Intérieur travaille à l’organisation d’«une série» de vols retour depuis les Canaries, et non depuis le continent espagnol. Sur les 19 507 migrants arrivés aux Canaries depuis le début de l’année 2023, soit une hausse de 20% par rapport à 2022, 90% sont de nationalité sénégalaise selon le journal espagnol.

Le premier vol décollera avant la fin du mois d’un aéroport canarien direction Dakar. Il comptera plus d’une centaine de passagers accompagnés par la police espagnole, à raison d’un agent pour deux migrants en situation irrégulière refusés par l’Espagne.

Cette décision de rapatriement massif : intervient alors que les arrivées de migrants aux Canaries ont explosé depuis 2 ans. Rien qu’entre janvier et septembre 2022, on a dénombré 18 117 arrivées, soit une augmentation de 50% par rapport à 2021.

Vague migratoire provenant du senegal

La majorité des migrants effectuant la périlleuse traversée viennent du Sénégal et de pays d’Afrique subsaharienne. Ils tentent de rejoindre l’Europe pour fuir la pauvreté et le chômage, au péril de leur vie. Le voyage clandestin à bord de frêles embarcations se solde trop souvent par des naufrages meurtriers.

Côté espagnol, cette vague migratoire sans précédent met sous pression les autorités et les structures d’accueil déjà saturées. Les Canaries ne disposent pas des moyens suffisants pour gérer l’afflux. D’où le choix de procéder à des rapatriements massifs vers le pays d’origine.

Pirogue de migrants

Migration économique : En raison de la perte de revenus et d’emplois liée à la pêche, certains membres des communautés côtières peuvent être poussés à chercher des opportunités économiques ailleurs. Cela peut les conduire à entreprendre des voyages dangereux pour rejoindre des pays où ils espèrent trouver du travail, y compris l’Espagne.

Pression sur les frontières : Lorsque des vagues d’immigration se produisent en raison de facteurs économiques, cela peut exercer une pression sur les frontières des pays de destination, comme l’Espagne. Les gouvernements sont souvent confrontés à la nécessité de gérer ces mouvements migratoires, ce qui peut entraîner des défis pour la sécurité et les relations internationales.

Il est important de noter que les migrations sont des phénomènes complexes influencés par de nombreux facteurs, et les accords de pêche ne sont qu’un des nombreux éléments qui peuvent contribuer à la migration économique. Les gouvernements, les organisations internationales et les ONG travaillent souvent ensemble pour aborder ces questions en cherchant des moyens de soutenir les communautés locales, de promouvoir une gestion durable des ressources marines et de gérer les mouvements migratoires de manière humaine et légale.

Le renvoi de migrants

Cependant, cette politique soulève des critiques des défenseurs des droits humains. Ils dénoncent le renvoi de migrants dans un pays où la situation économique et sociale reste critique. Le Sénégal fait face à un taux de chômage de 48% chez les jeunes, poussant ces derniers à l’exil.

Ce nouveau programme de rapatriement massif témoigne de la volonté de l’Espagne de endiguer les flux migratoires en provenance d’Afrique de l’Ouest. Cependant, cette politique ne s’attaque pas aux causes profondes de ces départs. Sans perspective d’emploi ou d’avenir, de nombreux Sénégalais continueront de risquer leur vie pour atteindre l’Europe.

Pour trouver une solution durable, une réponse humanitaire et concertée est nécessaire. L’UE doit renforcer sa coopération avec les pays d’origine, et investir dans le développement économique et social de ces régions. Le partage équitable des responsabilités entre États doit aussi être repensé. Les défis posés par les flux migratoires appellent des réponses solidaires, et non des politiques sécuritaires vouées à l’échec.

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  • Dernière modification de la publication :19 octobre 2023
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